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TROIS POIDS, DEUX MESURES

Opinion - Carine Knapen


Cela fait un moment que j'en ai assez de toute cette agitation autour du verdict du procès de Sanda, de la campagne de dénigrement contre l'influenceur Acid, des attaques contre le président du CD&V Sammy Mahdi, et des actions et réactions hypocrites de la presse. Mais le fait que Facebook ait maintenant également supprimé le post du Docteur Clo Cornelissen pour avoir prétendument violé les règles de la communauté, simplement parce qu'elle a dénoncé le fait qu'elle a été condamnée bien plus lourd pour des faits bien moins graves que les "Reuzegommers " (et son post a donc également disparu sur la page de tous ceux qui ont partagé son message), est hors tout et fait réfléchir à la machinerie qui pourrait être derrière tout cela une fois de plus. Pourquoi FB fait-elle cela ?


La moutarde me monte au nez. Temps donc de faire sonner la cloche du chat et de remettre l'église au centre.


Tout d'abord, un mot sur l'arrêt de la Cour pour ballayer la question de suite de la table :

L'arrêt du 26 mai 2023 a été publié et peut être lu par tout le monde. Il n'y a rien à dire sur l'arrêt. La Cour a fait son travail, a étayé ses considérations en détail et a rendu un arrêt mûrement réfléchi, en tenant compte - sans aucun doute - du fait que les parents de Sanda (qui sont de facto les seules parties intéressées) ne voulaient PAS d'une peine de prison pour les " Reuzegommers " et avaient déjà déclaré dans la presse avant l'arrêt qu'ils considéraient qu'une peine de travail d'intérêt général était suffisante.

Une peine de 300 heures de travaux d'intérêt général est le maximum qui puisse être légalement imposé. On ne peut donc pas reprocher à la Cour d'avoir respecté les limites de la loi.

L'amende de 400 euros n'est pas aussi basse qu'on le pense, car les centimes d'euros sont ajoutés (donc x 5 et un total de 2000 euros, chacun).

Maintenant que les 18 " Reuzegommers " ont été reconnus coupables des charges retenues, les tribunaux civils vont se pencher sur les dommages et intérêts. Du moins, si cela est toujours d'actualité. Il y a de fortes chances que les parents de Sanda aient déjà reçu des dommages et intérêts circonstanciels pour les rendre indulgents au cours de la procédure pénale. Cette stratégie est souvent recommandée par les avocats des accusés. Si vous n'entendez plus parler dans la presse de poursuites civiles contre les " Reuzegommers, c'est que cette stratégie a été appliquée et que les parents de Sanda ne peuvent plus rien réclamer.


Qu'est-ce qui ne va PAS alors dans le système judiciaire ?

Non pas cet arrêt de la Cour, mais plutôt le fait qu'il n'y a AUCUNE uniformité dans les condamnations judiciaires et que les juges, dans de nombreux autres cas, condamnent de manière extra-propotionnelle jusqu'à la limite maximale autorisée de la catégorie de crimes dans laquelle s'inscrit l'accusation soumise à leur examen et vont même parfois au-delà, par dépit personnel à l'encontre de l'accusé. Les juges sont et restent des êtres humains avec leurs propres torsions cérébrales, frustrations et insécurités. Les avocats savent quels juges sont des tordus enragés et condamnent bruyamment tous ceux qui comparaissent devant eux, même pour des délits mineurs. Chaque district compte au moins quelques-uns de ces juges où l'on sait à l'avance qu'il n'y aura pas de pitié, qu'un appel ou même une cassation seront à interjetér (ce qui n'est pas toujours possible car la cassation n'évalue pas le bien-fondé de l'affaire).

La condamnation du Dr Clo Cornelissen en est un bon exemple. Une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros pour ne pas avoir respecté les mesures de la coronama (c'est-à-dire ne pas avoir imposé l'obligation de porter un masque buccal dans son cabinet médical), est complètement aberrant.


La liste des condamnations absurdes et totalement disproportionnées dans ce pays est longue, très longue. D'ailleurs, il en va de même pour la liste des acquittements et des condamnations très légères pour des faits graves et avérés. Il y a donc bien une justice de classe, mais pas dans le sens visé par la population indignée : il ne s'agit pas d'opposer les riches et les blancs aux pauvres et aux autres couleurs de peau, de religion ou d'origine.

Le terme " arbitraire " est plus approprié ici. Heureusement, ce n'est pas le cas de tous les juges. Il y a encore des juges qui tiennent la justice debout et à qui l'adage " avoir raison ne signifie pas que vous aurez raison " ne s'applique pas. Le bon travail qu'ils accomplissent contraste fortement avec le nombre croissant de ceux qui ne sont pas à leur place à la Justice.


Non-divulgation des noms des " Reuzegommers :

Le fait que la Cour n'ait pas communiqué les noms des accusés/condamnés lors de la publication de l'arrêt est normal. Elle ne le fait jamais et ne peut pas le faire. Habituellement, ce sont les avocats qui divulguent les noms et/ou la presse qui assiste aux audiences publiques. Parfois aussi les magistrats de la presse (de la magistrature debout qui sont aussi partie au procès).

Ce qui indigne à juste titre les citoyens, et Sammy Mahdi n'a pas tort sur ce point, c'est que dans le cas des " Reuzegommers ", leurs noms n'ont pas été divulgués par la presse, mais que celle-ci a pris en tenaille l'influenceur Acid - qui, comme il l'a lui-même déclaré, " a fait ce que la presse aurait dû faire " - et qu'elle a ensuite largement diffusé ses actions dans la presse.


Les médias jouent un rôle très sale dans tous les procès que ce pays a connus au cours des dernières décennies.

De nombreuses personnes ont été complètement détruites par les médias AVANT même de comparaître devant un tribunal. Condamnées sans procès par la presse, avec photo, nom, prénom, tout le bazar.

On pense par exemple à Bart De Pauw. Il n'a tué personne. Et à Guy Van Sande. Il n'a tué personne non plus. Ils ont été traînés impitoyablement dans la boue pendant des semaines, des mois.

La liste des personnes qui, nommément et souvent à grand renfort d'affabulations et de spéculations sensationnelles, ont été honteusement écartelées par la presse va jusqu'à Tokyo et vice-versa.

Et oui, le Docteur Clo Cornelissen a également été à la une et fait l'objet d'une couverture médiatique dénigrante à plusieurs reprises, avec photo, son nom, dans toutes les couleurs.

Le docteur Kris Gaublomme et une foule d'autres médecins, scientifiques et universitaires ont subi le même sort.

Il n'est même pas nécessaire d'être coupable d'un quelconque crime pour être tailladé, sali, insulté et injurié par la presse. Il suffit d'expriment une opinion qui va à l'encontre d'un récit figé. Lieven Annemans, Sam Brokken, Mattias Desmet, Theo Schetters et d'innombrables autres personnes ont vu leur nom et leur photo publiés dans la presse avec un cortège d'insultes et de contre-vérités. Avec un seul objectif : miner leur crédibilité et détruire leur réputation.

J'ai moi-même fait l'objet de ces pratiques honteuses à plusieurs reprises. J'ai exigé de HLN et de De Morgen un droit de réponse, question de mettre de l'ordre dans leurs propres inepties. Ils ont refusé !

Tout ce que je pouvais encore faire, c'est de les poursuivre en justice parce que le droit de réponse est impos" par la loi, mais c'était trop pour moi et j'en suis resté là.


D'autre part, dans le cas des " Reuzegommers", la VRT et VTM considèrent pas qu'il soit nécessaier de divulguer leur nom, leur photo et leur histoire. La discrédition en toute sa splendeur.

Sammy Mahdi, quant à lui, fait la une des journaux. Tous les projecteurs sont braqués sur Sammy et son message Tiktok. Dans les nouvelles, sur Terzake, De Afspraak .... il a été couvert par toutes les langues. Son message a été complètement sorti de son contexte. En effet, qu'ont-ils encore fait ? Ils ont isolé un mot ("werkstrafjes ") et ont concentré tous les débats sur le verdict de la Cour, la sentence clémente, alors que l'essence du message de Sammy dénonce principalement la disproportion dans le comportement de la presse dans l'affaire des " Reuzegommers " par rapport à toutes les autres affaires, et défend l'influenceur Acid dont la chaîne Youtube a été supprimée, l'homme a été arrêté ( ! ) et la presse l'a traîné dans la boue immédiatement avec photo, nom et prénom. Deux mesures, trois poids.

Il n'est pas surprenant que les gens manifestent contre l'arbitraire (qu'ils appellent " justice de classe "). Beaucoup pensent que les "Reuzegommers" bénéficient d'un traitement privilégié parce qu'ils ont un pedigree élevé et que les répressions contre Acid sont le résultat d'un appel téléphonique du gouverneur provincial d'Anvers, Cathy Berx, dont le fils serait également un " Reuzegommer ".


Le dernier mot n'a certainement pas été dit sur les Reuzegommer. Les pratiques dégradantes dont ils ont fait preuve lors des baptêmes sont loin d'être innocentes. Sanda n'a pas survécu, et il en va de même pour tous les autres décès survenus lors de baptêmes antérieurs. Ou avons-nous oublié cela ?


Il y a du travail dur la planche dans le chef de nnelies Verlinden et Vincent Van Quickenborne :

1) Il faut uniformiser la juridiction des tribunaux. Tout le monde est égal devant la loi. Les juges ne doivent plus avoir les mains libres pour faire ce qu'ils veulent (acquittement ou peine légère, ou condamnation disproportionnée). Dame Justitia doit être rétablie.

2) Il faut établir une école de la magistrature en Belgique (comme en France). La magistrature est un métier et ce métier doit être enseigné, avec des examens et des apprentissages. Plus de nominations politiques. Ceux qui échouent aux examens et aux tests d'aptitude ne seront pas nommés.

3) Il faut interdire à la presse de salir, d'insulter, gronder, condamner sans procès. La justice appartient au domaine du judiciaire, pas à celui de la presse. Les procès ne doivent plus se dérouler dans les médias, avec des sanctions sévères pour ceux qui enfreignent l'interdiction.

4) A l'exception des grands criminels (assassins, terroristes...), les noms des condamnés ne devraient plus jamais être divulgués par la presse à sensation. Jamais à jamais.

5) Interdiction à la presse d'assister aux audiences des tribunaux, sauf autorisation expresse. Interdiction de rendre compte des procès sauf exceptions limitées avec, le cas échéant, l'obligation de respecter le caractère contradictoire des débats et de donner la parole à toutes les parties.

6) Les ministres nommés par le Roi doivent s'abstenir de commenter publiquement les autres hommes politiques. S'ils ont quelque chose à dire, ils le font par le biais de communications internes ou dans l'hémisphère politique, mais pas dans des forums publics. Les commentaires de Vincent Van Quickenborne sur Sammy Mahdi étaient tout à fait inappropriés. Il en va de même pour les commentaires de certaines personnalités que la presse a montés en épingle dans des émissions, d'autant plus que - pour la énième fois - la personne concernée n'était pas présente et ne pouvait pas se défendre. Il y a un

terme populaire pour cela : le commérage.


Au final : il en a déjà été question après des décès lors de baptêmes antérieures , mais cela n'a jamais eu lieu. Les universités doivent limiter les baptêmes et établir des règles claires sur ce qui peut et ne peut pas être fait, ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Les actes dégradants devraient être interdits. Il s'agit (dans certaines facultés plus que dans d'autres) d'une pratique établie depuis de nombreuses années et qui n'apporte pourtant aucune valeur ajoutée. Vous n'êtes pas un meilleur étudiant ou un meilleur membre du club étudiant si vous vous avez été submergé dans un tonneau rempli d'intestins d'animaux, si on vous a versé des œufs pourris, de la farine et de l'urine, si vous avez ingéré de l'huile de poisson ou d'autres substances dégoûtantes ou si vous avez dû subir toutes sortes de pratiques dégradantes en étant nu.

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Les images ci-dessous sont des captures d'écran du message du Dr Cornelissen supprimé par FB. Ceux qui le souhaitent peuvent lire son interprétation sur sa page FB.


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