Environ 55 millions de Français possèdent un Livret A. Selon la Caisse des dépôts et consignations ( CDC ), le total des dépôts s'élevait en décembre 2022 à 375 milliards d'euros.
Le livret A est un produit d'épargne réglementé par l'État, dont il détermine le fonctionnement, le taux d'intérêt, le plafond et le statut des titulaires, et dont les intérêts sont exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Les intérêts produits par l'épargne chaque année ne sont donc pas considérés comme un revenu et ne sont pas imposés.
Le plafond du livret A est fixé à 22 950 € pour les particuliers et à 76 500 € pour les associations (hors intérêts). Les intérêts accumulés pendant l'année écoulée sont ajoutés au capital le 31 décembre. L'ajout de ces intérêts peut faire en sorte que la valeur du livret dépasse sa limite.
Les titulaires d'un livret A peuvent en principe retirer leur épargne à tout moment à un guichet. En revanche, ils ne peuvent pas disposer d'une carte bancaire ou de chèques sur ce compte. Aucune opération bancaire ne peut être effectuée en dehors du dépôt et du retrait.
Macron veut construire 6 nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2, avec une option pour 8 autres. Leur coût est estimé à 52 milliards d'euros, hors coûts de financement, plus 4,6 milliards d'euros supplémentaires si la mise en service devait rencontrer des problèmes.
Le gouvernement veut maintenant, dans " l'intérêt public ", utiliser une partie de les épargnes du Livret A pour financer la construction de ces 6 nouveaux réacteurs nucléaires.
Pour inciter les Français à accepter son plan et à mettre de côté encore plus de fonds, le taux d'intérêt du livret A de développement durable a été porté à 3 % à partir du 1er février 2023 et celui du livret populaire (qui est similaire au livret A mais destiné aux personnes à faibles revenus) à 6,1 %.
Bien joué. Maintenant que la BCE a porté le taux de base à 3 % et qu'elle le relèvera à nouveau en mars de 50 points de base (à majorer de l'Euribor), il n'est plus intéressant pour la France d'emprunter de l'argent en raison de la charge d'intérêt élevée qu'elle doit rembourser chaque mois.
Il est beaucoup plus intéressant d'emprunter artificiellement de l'argent au peuple en retirant son épargne sur un produit étatique qui génère de toute façon des intérêts et d'utiliser cet argent pour financer toutes sortes de projets.
Alors que les politiciens belges s'arrachent les chevuex sur la sortie du nucléaire et à la fermeture des réacteurs, la France investit dans la construction d'une série de nouveaux réacteurs nucléaires avec l'aide de la population. Aucun coq français crie à propos du retrait des économies pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
La Belgique fait également appel aux citoyens pour un autofinancement par la formule des obligations d'État ou des bons d'État. La grande différence entre un livret A et une obligation d'État est que le détenteur d'un livret A peut retirer son épargne à tout moment, alors que ce n'est pas possible avec une obligation d'État.
Avec cette formule, les fonds sont fixés pour une période minimale de 2, 5, 7 ou 10 ans et le détenteur ne reçoit qu'un coupon d'intérêt chaque année.
L'utilisation de l'argent des obligations d'État reste un mystère.
La transparence est un vilain mot. Toutefois, la plupart des investisseurs ne s'en inquiètent pas et s'intéressent principalement au rendement. Maintenant que les taux d'épargne augmentent à nouveau, les obligations d'État redeviennent intéressantes.
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