LE TEMPS DES CORNICHONS
- WWHISPER
- 30 juin 2023
- 2 min de lecture
Opinion - Carine Knapen
"Nous devons laisser les tribunaux faire leur travail" et "tout le monde doit se taire jusqu'à ce que l'enquête soit terminée". Nous lisons remarquablement souvent ces déclarations dans la presse en cette période de concordance.
Cependant, ces instructions ne s'appliquent qu'au peuple. Pas à la presse.
Nous nous trouvons dans une situation où la presse rapporte quotidiennement les rumeurs, les rapports et les accusations criminelles à l'encontre de Conner Rousseau. Ils allument la mèche, ne se taisent pas, n'attendent pas. Ils apportent tous les scoops qu'ils peuvent trouver et titrent les nouvelles en caractères gras, mais nous, le peuple, n'avons pas le droit de dire quoi que ce soit à ce sujet. Nous devons rester silencieux. Nous devons attendre le résultat.
Selon la loi, toute personne est innocente jusqu'à ce que sa culpabilité soit prouvée (lire : jusqu'à ce qu'elle soit finalement condamnée par un tribunal et qu'aucun recours ne soit possible). C'est ainsi que les choses se passent, ou du moins c'est ainsi qu'elles devraient se passer. Mais ce n'est pas le cas.
Ouvrons grand les portes de cette fosse septique.
Bart De Pauw. Condamné par la presse avant tout procès. Totalement détruit. Guy Van Sande. Idem. Brûlé pour de bon.
J'en passe et des meilleures. La liste des personnes (simples citoyens, artistes, religieux et politiciens) qui ont été totalement détruites par la presse et l'opinion publique avant que l'enquête criminelle ne soit terminée et qu'elles ne comparaissent devant un tribunal est si longue que toutes les pages de FB ne suffiraient pas à la remplir. Mais ce qui est bien pire, c'est qu'une multitude d'individus ont été massacrés si durement par la presse que la peine qui leur a été ou non infligée par le tribunal est insignifiante par rapport à l'atteinte à leur réputation causée par la presse et constitue une " punition " à vie qu'ils emportent avec eux dans leur tombe.
Il n'est même pas nécessaire d'avoir commis un crime pour subir le même sort. La liste des personnes qui ont été traînées dans la boue par la presse est incalculable. La presse a le droit de le faire. Mais nous, les citoyens, devons rester silencieux.
Je suis entièrement d'accord avec les déclarations ci-dessus, mais pour tout le monde. Et aussi pour la presse.
Devrions-nous laisser le tribunal faire son travail et attendre les résultats de l'enquête ? C'est une bonne chose. Dans ce cas, la presse doit garder le silence et ne pas en parler. Pas seulement dans le cas de Conner Rousseau, mais toujours et en toutes circonstances. Si la presse se tait, la campagne de dénigrement sera beaucoup moins importante. C'est elle qui jette systématiquement de l'huile sur le feu.
Et pour ce qui est de la justice, c'est là aussi qu'il faut mettre les compteurs à zéro. Clôturer des rapports sans aucune enquête parce qu'une personne pense qu'il n'y a "pas de faits" et prendre des décisions sur des pétitions unilatérales sans aucun débat contradictoire où dans un certain nombre de cas l'extrême urgence ex art.584 Ger.Wb n'est pas présente, montre une justice de classe où certains obtiennent tout et d'autres n'obtiennent rien.
Cette énigme est une bonne occasion de réfléchir.
La confiance dans l'État de droit, la justice et la politique est visiblement en train de sombrer sous le point de congélation.

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