Elodie Jacquier-Laforge, vice-présidente du Parlement français et membre du parti Mouvement Démocratique ( MODEM ), a introduit une proposition de loi relative à la légalisation et au développement expérimental de l'humusation, ou le compostage des cadavres, à l'instar des Etats-Unis où cette méthode serait déjà appliquée dans certains Etats et de la Belgique où elle ne serait à ce stade, selon ses dires, appliquée qu'aux animaux.
Elle a même réalisé une vidéo promotionnelle à ce sujet (voir ci-dessous) dans laquelle elle explique avec le sourire pourquoi c'est tellement mieux pour la nature.
Il semblerait que les crémations et les inhumations soient incroyablement polluants. La crémation absorberait 3 % des émissions totales de CO2 de la France et une inhumation jusqu'à 900 kg de CO2. La preuve de ces affirmations n'est, comme d'habitude, pas fournie.
Dans le cas de l'humusation, le cadavre est placé dans un récipient où l'on ajoute un certain nombre de bactéries non précisées, ce qui provoque la digestion du corps par tous les micro-organismes et sa transformation en compost.
Il paraît que c'est très bon pour la nature.
Quelques recherches plus poussées révèlent que l'humusation s'est déjà imposée en Belgique en 2018 et que la Flandre dispose même d'un site web dédié à la promotion de cette méthode d'inhumation écologique avec le slogan suivant :
"L'humusation : donner la vie après la mort en faisant revivre la terre ".
L'affirmation d'Elodie Jacquier-Laforge selon laquelle l'humusation en Belgique serait limité aux animaux est donc incorrecte. L'humusation des restes humains est activement encouragée par - au moins - la Flandre qui prévoit dans chaque région un "jardin des métamorphoses" entièrement clos. Chaque cadavre recevrait 6m2 de terrain réservé pour 12 mois.
Selon ce procédé, le défunt est enveloppé sans embaumement dans un simple tissu biodégradable porté par un panier ou un cercueil réutilisable. Le corps est placé sur un mélange végétal de 20 cm de haut, puis recouvert de 2 m3 de ce même mélange. Ce tas est ensuite recouvert de paille, de feuilles mortes et d'herbe coupée. Après environ 3 mois, les os sont déjà détachés. Des "humusateurs " assermentés sont formés pour retirer les métaux et autres prothèses, puis broyer les os et les dents pour en faire de la poudre qui sera à nouveau mélangée au tas de déchets (oufti ! ). Au bout de 12 mois, les restes se sont transformés en humus dont la famille peut disposer de 15 litres pour planter un arbre toujours visitable dans une forêt commémorative.et régénérer les sols les plus pollués ou planter des sites désaffectés.
Ce qui est particulièrement cynique, c'est que sur la même page du site www.humusatie.be figure également un article sur le pouvoir purificateur des arbres.
" Les arbres sont plus efficaces que les machines. Les résultats d'une récente étude scientifique montrent que planter davantage d'arbres à proximité des entreprises et des industries polluantes peut rendre l'air plus propre de 27 %".
Vraiment ? Ne le découvrent-ils que maintenant ? Et les humains devraient-ils maintenant commencer à résoudre le problème du CO2 qu'ils causent prétendument de leur vivant en servant de compost aux arbres après leur mort?
Le discours d'Elodie Jacquier-Laforge est presque identique au texte que l'on peut lire sur le site www.humusation.be. Encore une fois, il semble que différents pays utilisent le même livre de jeu. Ce scénario rappelle effroyablement le film Solyent Green de 1973, à la différence près que dans ce film, les humains se transformaient en biscuits pour la plèbe alors que dans le scénario actuel, les humains se transforment en compost, l'engrais du futur.
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