Depuis le XIXe siècle, des barrages ont été construits dans toute l'Europe.
Un barrage est une barrière artificielle dans une rivière, conçue pour stocker des millions de litres de réserves d'eau à des fins d'eau potable ou d'irrigation et/ou pour produire de l'électricité.
Le cœur du barrage est constitué d'un matériau non perméable tel que l'argile ou le béton. Les deux côtés du noyau sont revêtus de pierres, de sable et d'argile. Très rarement, le barrage est en granite.
La construction de ces barrages a coûté une fortune. Plusieurs milliards dans la monnaie de l'époque équivalent à un multiple de milliards aujourd'hui. En effet, outre le coût de la construction de ces barrages, un grand nombre de propriétaires de maisons et de terrains ont également été expropriés. Des villages entiers ont dû disparaître pour le bien de tous et ont été complètement submergés. Ils ne peuvent être visités que par des plongeurs occasionnels.
La Belgique compte de nombreux barrages, surtout dans les Ardennes, qui appartiennent soit au gouvernement, soit à des compagnies d'électricité telles qu'Electrabel.
Le lac de retenue de la Gilleppe, près de Jalhay, s'étend sur 13 hectares et alimente la région en eau potable et en électricité. La dame est unique en son genre et construite en granit.
Le réservoir de Coo est l'une des plus importantes centrales hydroélectriques de Belgique.
Le barrage des Lacs de l'Eau d'Heure, composé de cinq lacs, alimente toute la région en eau. Il en va de même pour les barrages de Bütgenbach, Robertville et Eupen (que nous connaissons tous puisqu'il s'agit du barrage qui a été entièrement ouvert en juillet 2021 et qui a aggravé à plusieurs reprises la catastrophe dans les Ardennes).
Cependant, depuis 2020, de nombreux barrages ont été démolis à travers l'Europe !
En 2020 : au moins 101 dans 16 pays de l'UE dont 1 en Belgique
En 2021 : 239 en 17 pays de l'UE
En 2022 : 325 en 16 pays de l'UE ( soit 36% de plus que l'année précédente )
En 2023 la démolition continue sans relâche à grande vitesse.
Plusieurs facteurs auraient contribué à ces nouveaux chiffres, tels que les nouvelles opportunités de financement disponibles, y compris - comment pourrait-il en être autrement - le " Open Rivers Programme " https://openrivers.eu/ financé par l'UE, les efforts coordonnés des agences gouvernementales nationales et régionales pour rendre compte de l'élimination des barrières, et le battage médiatique généré par les conclusions du rapport diffusé dans toute l'Europe l'année dernière.
Quelle est la teneur de ce rapport ?
"Il a été constaté que plus de 1,2 million d'obstacles fragmentent les cours d'eau européens et que nombre d'entre eux sont obsolètes. Parmi les divers effets néfastes, citons la perte de biodiversité, avec un déclin de 93 % des populations de poissons d'eau douce migrateurs en Europe et de 76 % à l'échelle mondiale. Ces chiffres alarmants appellent des solutions rentables et efficaces pour restaurer les cours d'eau.
La suppression des barrages a ouvert la voie à la restauration de la nature - une tendance confirmée dans les rapports annuels de Dam Removal Europe.
Aujourd'hui, les cours d'eau européens sont obstrués par de nombreux barrages et autres obstacles. Beaucoup de ces structures, parfois vieilles de plusieurs centaines d'années, fournissent de l'irrigation, de l'énergie et d'autres avantages. D'autres sont abandonnées et obsolètes. Indépendamment de leur utilité, la présence de ces barrières a un effet négatif grave sur les poissons, les autres espèces sauvages et l'homme.
"La faune et la flore des rivières européennes étant en déclin depuis longtemps, la suppression des barrages s'est déjà avérée être la mesure la plus écologique et la plus rentable pour la restauration des rivières", déclare Frans Schepers, directeur de Rewilding Europe.
Les rivières ont toujours fourni des services fondamentaux et vitaux pour l'homme et l'environnement. Cependant, les barrages perturbent le fonctionnement naturel des rivières et peuvent entraîner une dégradation généralisée de la faune piscicole et fluviale. C'est pourquoi il est nécessaire de supprimer ces barrages pour que les rivières retrouvent leur état naturel et leur libre écoulement.
C'est seulement aujourd'hui, après 150 ans, que l'on découvre que les barrages entravent le débit des cours d'eau et nuisent à la nature et à la biodiversité ? Les "effets graves" sur les stocks de poissons et les "pertes" ont-ils été étudiés, mesurés et cartographiés ou s'agit-il encore d'un travail au doigt mouillé ?
Et qu'en est-il des ressources en eau ? L'UE crie au meurtre à propos du réchauffement climatique et des pénuries d'eau dues à des sécheresses extrêmes, et puis juste maintenant, dans le contexte des ODD et de l'Agenda 2030, et évidemment pas par coïncidence depuis 2020, ils vont démolir tous les barrages entraînant une perte d'eau dans les réservoirs ?
Qu'en est-il de l'approvisionnement en électricité ? Les centrales nucléaires doivent fermer, mais tout doit fonctionner à l'électricité dans un avenir proche, y compris les voitures, les bus, les camions, le chauffage domestique, etc.
Bon nombre des barrages démolis étaient situés à proximité de lacs qui étaient d'importantes centrales électriques fournissant de l'électricité à toute la région. Cela aussi a disparu. Qu'en est-il maintenant ? Comment vont-ils compenser cela ?
On ne peut que conclure qu'ils créent délibérément des pénuries d'eau et qu'ils aggravent tout aussi délibérément la pénurie d'électricité.
(Note : l'Agenda 2030 est un plan qui s'étend de 2020 à 2030 et fait partie de l'Agenda 21, qui est un plan plus large qui s'étend sur tout le 21e siècle).
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