Discours de Jennifer Doudna en 2016 au Forum économique mondial.
Considéré comme la plus grande avancée de la science génétique de ce siècle, CRISPR est l'acronyme d'une boîte à outils moléculaire qui permet aux scientifiques de modifier avec précision le code génétique des organismes vivants. Au sens strict, l'acronyme signifie "clustered regularly interspaced short palindromic repeats" (répétitions palindromiques courtes et régulièrement espacées), un motif présent dans l'ADN des bactéries et remarqué pour la première fois en 1987. Pendant des années, le rôle de ce motif est resté mystérieux, mais au milieu des années 2000, des éléments sont apparus suggérant qu'il faisait partie du système de défense antivirus des bactéries. Des études ont montré que les bactéries prenaient des parties de l'ADN d'un virus et les intégraient dans leur propre génome à l'aide d'une enzyme portant le nom de code Cas-9. Les séquences CRISPR qui en résultent permettent aux bactéries de détecter une attaque et de riposter.
Mais la percée la plus importante a eu lieu en 2012, lorsque des équipes américaines et européennes dirigées par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier ont montré comment le système immunitaire pouvait être transformé en un outil "couper-coller" pour éditer des séquences de gènes avec de l'ARNm.
Cependant, une autre équipe américaine les a devancées en déposant un brevet pour l'utilisation de la méthode sur des cellules humaines, ce qui a donné lieu à une bataille juridique sur la priorité - et en février 2017, l'office américain des brevets a statué en défaveur de Doudna et Charpentier. Malgré cela, ils sont largement considérés par leurs collègues scientifiques comme les véritables pionniers de CRISPR.
La technologie a tellement évolué depuis 2016 que tout peut être conçu et modifié génétiquement : les animaux, les plantes et les humains. Même les bébés peuvent être commandés "by design".
Le danger de l'ARNm et de Crispr Cas9 est que, s'ils sont utilisés à de mauvaises fins, le matériel génétique de peuples entiers peut être modifié par une seule injection. Il suffit d'une pandémie et d'une psychose de peur bien orchestrée pour que tout le monde se précipite volontairement vers un centre de vaccination.
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