Le vendredi 6 avril 2023, Emmanuel Macron a effectué une visite d'État en Chine. Il a pris le thé avec le président Xi pendant 6 heures. Le thé a dû être très spécial car, après une autre escale de 3 jours aux Pays-Bas où il a également gratifié les Oranges d'une visite, il est rentré en France avec des idées nouvelles et fraîches. De plus, lors d'un vol entre deux villes chinoises, Emmanuel s'est empressé de faire connaître ses nouveaux points de vue aux journalistes de POLITICO et 2 autres médias qui l'accompagnaient dans son Airbus présidentiel.
Vous trouverez dans les liens ci-dessous les textes complets de l'article qui, comme à l'accoutumée avant publication, a été soigneusement nettoyé par l'Elysée. Certains dérapages de Macron ont été supprimés. Nous ne lisons donc que ce que l'Elysée a approuvé. Mais celui qui sait lire entre les lignes comprendra immédiatement que papa Xi Jinping a paternellement réprimandé Emmanuel, à tel point qu'il a enlevé son veston et l'a remis à l'envers.
Analyse des principaux extraits de l'interview et de l'article :
" Alors que les tensions s'intensifient entre la Chine et Taïwan, le président français appelle à l'indépendance vis-à-vis des positions américaines."
Pour Emmanuel Macron, l'Europe doit réduire sa dépendance à l'égard des États-Unis et éviter de s'impliquer dans une éventuelle confrontation avec la Chine au sujet de Taïwan."
Qu'est-ce que Macron dit en réalité ici ? Que l'UE a jusqu'à présent docilement suivi les directives des États-Unis dans tous les domaines et sur tous les sujets, que Xi lui a conseillé de prendre ses distances avec les États-Unis, de devenir autonome en échange de bonnes affaires avec la Chine, et que l'UE peut continuer à jouer à la guerre en Ukraine mais ne doit pas s'immiscer dans le conflit entre la Chine et le Taïwan car sinon cela pourrait coûter cher à l'UE.
L'objectif est de faire de l'Union européenne une "troisième superpuissance".
Pour le président, "le grand risque" pour l'Europe serait "que nous soyons entraînés dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique", a-t-il déclaré à bord du vol présidentiel reliant Pékin à Guangzhou, dans le sud de la Chine.
.... Les dirigeants du parti et les théoriciens de Pékin sont convaincus que l'Occident est en déclin et la Chine en plein essor, et que l'affaiblissement des relations transatlantiques contribuera à accélérer cette tendance.
"Le paradoxe serait que [...] par une sorte de réflexe de panique, nous allons suivre la politique américaine", a déclaré Emmanuel Macron. "La question pour nous, Européens, est la suivante [...] Est-ce que nous avons intérêt à accélérer sur la question de Taïwan ? Non. La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devons être des suiveurs sur cette question et nous adapter au rythme américain et à une réaction excessive de la Chine."
Le déclin de l'Occident n'est plus à prouver. Dans un avenir proche, l'Occident ne sera cité que dans les livres d'histoire sous la rubrique des civilisations décrépies à la différence près que l'Empire romain a existé pendant plusieurs centaines d'années et a connu une grande prospérité pendant long temps, tandis que l'Occident est parvenu à détruire la prospérité accumulée depuis la Seconde Guerre mondiale en moins de 75 ans.
Macron a peut-être déjà acquis de nouvelles visions en termes de "crises qui ne sont pas les nôtres" dans la mesure où il s'agit du conflit entre la Chine et le Taïwan, qui s'est déclarée indépendante et se comporte de la sorte alors qu'elle est toujours formellement une province de la Chine, mais le nez d'Emmanuel n'est pas si long qu'il peut faire la comparaison avec la déclaration d'indépendance des provinces ukrainiennes de Donetsk et Luhansk (ce qui est exactement la même chose que le cas de Taïwan) et la guerre entre l'Ukraine et la Russie qui est également une crise qui n'est pas la nôtre. L'Ukraine n'est pas membre de l'UE et ne peut donc pas, dans son principe, se prévaloir de l'aide de l'UE. Pourtant, l'UE et ses États membres, dont la France, consacrent des dizaines de milliards d'euros au financement et à l'armement de l'Ukraine. L'Ukraine n'est pas non plus membre de l'OTAN et ne peut se prévaloir d'une aide financière et militaire de la part des pays de l'OTAN. Pourtant ....
Sur les instructions de qui tout cela se passe-t-il ? Les États-Unis, bien sûr. D'où la réprimande paternelle de Xi Jinping.
"Macron et Xi ont "intensément" discuté de Taïwan, selon l'entourage du président. Ce dernier semble toutefois avoir adopté une approche plus conciliante que les États-Unis ou même l'Union européenne.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui a accompagné Emmanuel Macron pendant une partie de sa visite, a indiqué avoir dit à Xi Jinping que "la stabilité dans le détroit de Taïwan est d'une importance capitale" lors de leur rencontre à Pékin jeudi. "Menacer de recourir à la violence pour changer le statu quo est inacceptable", a-t-elle ajouté. M. Xi a répondu en disant que quiconque pensait pouvoir influencer Pékin sur Taïwan se berçait d'illusions.
... "Au cours de la réunion, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont adopté des positions similaires sur Taïwan, mais le président français a ensuite passé plus de quatre heures avec le dirigeant chinois, la plupart du temps en présence de traducteurs, et son ton était clairement plus conciliant que celui du président de la Commission lorsqu'il s'est adressé aux journalistes.
"Les Européens ne peuvent pas résoudre la crise en Ukraine, comment pouvons-nous dire de manière crédible à Taïwan : attention, si vous faites quelque chose de mal, nous serons là ? Si vous voulez vraiment faire monter la tension, c'est la meilleure façon de le faire", a-t-il déclaré.
Le langage menaçant d'Ursula est similaire à celui de Stoltenberg (OTAN), Joe Biden, Anthony Blinken et consorts. Xi n'a pas caché son mépris pour Ursula et l'a embarquée sans escorte dans un vol civil ordinaire en direction de Bruxelles. Comme toutes les autres âmes terrestres ordinaires, elle a dû faire la queue et a vécu cela comme une humiliation.
"Lors de son entretien avec POLITICO, le président français a également souligné que l'Europe est devenue de plus en plus dépendante des États-Unis pour les armes et l'énergie et qu'elle doit désormais se concentrer sur la construction de son industrie de défense.
Pour Emmanuel Macron, l'Europe doit également devenir moins dépendante de "l'extraterritorialité du dollar américain", un objectif politique clé de Moscou et de Pékin. "Si le duopole s'accélère, [...] nous n'aurons ni le temps ni les moyens de financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux", a-t-il déclaré.
La Russie, la Chine, l'Iran et d'autres pays ont été frappés ces dernières années par des sanctions américaines visant à les couper des circuits économiques et financiers internationaux contrôlés par le dollar. Certains Européens se sont plaints de la "militarisation" du dollar par Washington, qui oblige les entreprises européennes à faire des affaires et à couper les liens avec des pays tiers sous peine de sanctions secondaires paralysantes.
... Toutefois, il n'a pas abordé la question des garanties de sécurité américaines pour le continent, qui dépend fortement de la protection et de l'aide militaire des États-Unis dans le contexte de la première grande guerre terrestre de l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Voilà qui est clair. Nous savons maintenant ce qu'il en est. Il n'y a pas de guère entre l'Ukraine et la Russie mais une guère entre l'Europe, les Etats-Unis et l'Otan contre la Russie.
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